Situé à l’extrême nord de la République du Congo, le Parc National de Nouabalé Ndoki s’étend sur près
de 4.000 km2, couverts de forêts primaires. Il a été créé en 1993 et représente l’une des plus grandes
réserves des régions forestières de l’Ouest de l’Afrique centrale. Ce parc recouvre presque 2% des
forêts du Congo.
Cette zone qui n’a jamais été exploitée par les sociétés forestières présente un intérêt botanique et
biologique. Riche en faune et en flore, ce parc compte de nombreuses espèces de grands mammifères tels
les éléphants, les gorilles de plaines de l’Ouest, les chimpanzés, les panthères ; les potamochères, les
buffles, etc. Aussi, plus de 300 espèces d’oiseaux ; 1000 espèces de plantes et une riche diversité de
forêts. Des marécages en forêt inondée abritent différentes espèces dont les céphalophes bleus à dos
jaune et à front noir. Les trois espèces de crocodiles d’Afrique vivent dans le parc national, où des tortues
d’eau douce fréquentent les marécages et bais.
La zone protégée par le parc national de Nouabalé-Ndoki est l’une des dernières régions d’Afrique centrale
où les éléphants sont à l’abri des chasseurs. La conservation et les études sur les animaux et les plantes
sont effectuées par Wildlife Conservation Society (WCS), en collaboration avec le Gouvernement
congolais. A l’intérieur du parc, on circule en 4×4, en pirogue et à pied avec des guides et pisteurs. Autour
du bai de Mbeli, des pistages à pied sont organisés dans la forêt.
Au cours des 10 dernières années, les activités du parc sont axées sur le développement et la mise en
œuvre des systèmes efficaces et des stratégies de protection, de recherche, de surveillance et de
l’administration, d’importants programmes de renforcement des capacités notamment sur la gestion
évolutive des structures et du personnel en place, afin de répondre aux menaces émergentes dans le
paysage.
Classée comme l’une des nombreuses unités d’aménagement forestier constituant le domaine forestier du
Congo, cette zone fut délimitée par des frontières naturelles, à l’exception de ses limites Sud et Ouest. La
limite occidentale est la frontière internationale avec la République centrafricaine (RCA) ; la limite
méridionale est une ligne droite orientée Est-Ouest.
Le parc national de Nouabalé-Ndoki présente une grande importance en tant que bloc forestier intact qui
restera comme un îlot dans l’océan des concessions forestières d’Afrique centrale. Il représente un
écosystème intact ; la dernière occupation humaine du site remontant à 600-900 ans.
Les recherches faites dans le parc national par Wild life Conservation Society ont révélé l’absence de
signes d’habitation humaine récente dans la zone, même pas les palmiers à huile qui indiquent souvent des
villages abandonnés au cœur de la forêt à canopée fermée.
Le parc national de Nouabalé-Ndoki est situé au Nord par le parc national de Dzanga-Ndoki et la réserve
spéciale de Dzanga-Sangha établis en 1990 en RCA, à l’Ouest, au Cameroun, par le parc national de
Lobéké, classé en 2001. Ces trois parcs nationaux forment un bloc de forêt d’environ 7.500 kilomètres
carrés, connu sous le nom de Tri national de la Sangha, auquel s’ajoute la réserve spéciale de Dzanga-
Sangha, d’environ 3.000 kilomètres carrés, au Nord-Ouest de Nouabalé-Ndoki et de Dzanga-Ndoki, mais
cette zone est soumise aujourd’hui à l’exploitation forestière.
Dans la dernière décennie, toute la terre autour de ces parcs nationaux a été attribuée à des sociétés
forestières et le réseau des routes a complètement entouré ce qui était auparavant des blocs forestiers
très isolés. Ces routes permettent un accès aisé par véhicule (ou à pied) à des zones autrefois très
reculées.
D’après les chercheurs, le parc national de Nouabalé-Ndoki est remarquable par la confiance que montrent
la plupart des espèces animales à l’égard de l’homme. De nombreuses générations de grands mammifères
n’ont jamais vu un chasseur humain et ces animaux montrent un comportement naïf lorsqu’ils rencontrent
des hommes.