La moitié de la population congolaise vie entre Brazzaville et Pointe-Noire. Plus d’un million
d’habitants résident à Brazzaville et huit cent mille à Pointe-noire, la deuxième ville du
Congo. La population de la ville océane Pointe-Noire a particulièrement augmenté avec le
boom pétrolier des années quatre-vingt et les événements de 1997 et 1998.
Le nom de la capitale économique du Congo vient du portugais « Punta Negra » qui fut
attribué par Diego Cao, navigateur portugais, qui en 1482, après avoir découvert
l’embouchure du Congo, a donné ce nom au site de Pointe-Noire pour avoir repéré un éperon
de blocs de pierre noire sur la côte. On peut encore voire quelques uns de ces rochers sur la
côte Sauvage ; la majorité ayant servi au terrassement pour la construction du port maritime.
Pointe-Noire, Njindji en Vili, un dialecte du Kouilou le Département administratif dans
lequel est situé cette ville, demeurera un simple lieu de référence sur les cartes nautiques
pour le Portugais et ce jusqu’à l’arrivée des Français au XIX e siècle. En effet toute l’activité de
la côte se concentrait à Loango où le puissant Royaume vili, connaissait sa plus grande
prospérité.
La situation va rapidement changer au début du XX e siècle quand les autorités coloniales
décident de créer une voie de chemin de fer pour relier la côte atlantique à la capitale
‘Brazzaville’, terminus de la navigation fluviale sur le fleuve Congo. C’est à ce moment que
l’étoile Pointe-Noire commencera à monter et briller sur le Royaume de Loango en plein
déclin dans cette période.
Après de très nombreuses difficultés pour traverser le massif du Mayombe, le chemin de fer
est inauguré en 1934. Au même moment commencent les travaux du port de Pointe-Noire
qui se termineront en 1939. Pointe-Noire devint alors une porte ouverte sur l’océan pour une
bonne partie de l’Afrique Centrale.
Aujourd’hui, le port de Pointe-Noire est l’un des principaux ports africains et offre aux
usagers des kilomètres de quai, plusieurs mètres carrés de terre plaine et hangars pour le
stockage des marchandises. En outre, vu le développement de la production pétrolière au
large des côtes de la ville de Pointe-Noire, une importante zone logistique pétrolière a été
aménagée à l’intérieur même du port.
Pointe-Noire est aussi un port de pêche pratiquée aussi bien de façon industrielle
qu’artisanale. Le retour au petit matin des pécheurs dans leurs pirogues offre toujours un
spectacle très pittoresque à ne pas manquer.
Les côtes océaniques attirent aussi les pécheurs sportifs ponténégrins et d’autres passionnés
de la pêche à la canne qui veulent bien se mesurer avec des poissons très combatifs pouvant
dépasser la centaine de kilogrammes.
Pointe-Noire a l’allure d’une grande station balnéaire française. En effet c’est la première
surprise, pour un voyageur qui, parti de Brazzaville en train de nuit, après avoir traversée
une étouffante forêt vierge, le Mayombe, débarque à Deauville sous un ciel radieux !… Ce

n’est pas une illusion ! Avec son toit de tuiles rouges et les poutres apparentes de sa façade la
gare de Pointe-Noire est la copie conforme de la célèbre gare normande de Deauville.
En pénétrant de plus en plus dans la ville l’impression du déjà-vu s’accentue avec
l’architecture de la ville et de ses villas en bordure de mer évoque une station balnéaire
française. On peut se demander si le tracé du plan de la ville manquait d’imagination ou
avait-il le mal du pays pour finalement en faire une reproduction.
Quoiqu’il en soit, il faut être un bourreau du travail pour ne pas céder à l’invitation des plages
pontenegrines et de le vivre intensément ! Réalité souvent ignorée de ces étrangers qui,
restant très éloignés, ne connaissent pas le Congo et restent focalisés seulement sur la
présence de l’or noir.
Pointe-Noire est donc une des stations balnéaires les mieux équipées des côtes d’Afrique
Centrale. Elle offre toute une gamme de loisirs associés au soleil et à la mer. La région du
Kouilou, même en saison de pluie, bénéficie d’un climat particulièrement clément qui permet
aux estivants de se bronzer à la plage ou au bord d’une piscine.
Les Ponténegrins aiment se rendre à la Côte sauvage pour pratiquer le surf ou encore à la
Pointe Indienne où la mer est plus calme. D’autres descendent plus au sud vers Djeno,
Mvassa Cabinda pour profiter, avec quelques aménagements, des plaisirs de la baignade sur
des superbes plages aux sables fins. D’autres encore longent la côte sur son axe nord jusqu’au
bas Kouilou où le pont sur le fleuve Kouilou et son embouchure offrent une vue très
panoramique à ses visiteurs.
Pointe-Noire est aussi la capitale gastronomique d’Afrique Centrale et dispose de nombreux
restaurants où l’on mange de préférence des crustacés et du poisson. D’avantage, et surtout
les week-ends, les Pontenegrins débarquent à la Côte sauvage pour goûter les fruits de mer
et les célèbres huîtres et langoustes locales qui ne dépayseront personne et qui peuvent être
dégustées avec du foufou, pâte de manioc pilé qui fait office de pain.
Quant aux nuits de Pointe-Noire, elles sont aussi trépidantes que celles de Brazzaville, de
nombreux dancing, discothèques, piano-bar et night club avec ou sans orchestres attirent
les noctambules.