Géographiquement située entre le 4° 47’ de latitude sud et le 11° 50’ de
longitude ouest, la ville de Pointe-Noire est traversée par plusieurs rivières et
renferme des lacs et des lagunes traditionnellement supposés être les demeures
privilégiées des génies. Pointe Noire et ses quartiers font souvent l’objet de
commentaires et de curiosité. En effet, les quartiers de Pointe-Noire furent
autrefois des villages dispersés sur la cote que la ville a, dans son expansion,
engloutis dans son périmètre. Jusqu’aujourd’hui, certains quartiers ont
conservé l’appellation de leur village d’origine. C’est le cas pour Tiè-tié,
Loandjili, Mbuku, Siamfumu etc… Ces noms ne sont pas le fruit d’un pur
hasard, mais représente l’histoire et la tradition de cette ville appelée autrefois
Ndjindji, appellation encore utilisée seulement dans certaines circonstances et
qui n’est que l’imitation lexicale et phonétique du bruit que crée naturellement
le reversent des vagues sur les rochers noirs de la cote, avant la construction du
port.
Les croyances aux génies et à leurs pouvoirs mystiques ont constitué les
fondements de la religion traditionnelle que même le progrès n’a pas encore
réussi à éliminer. En effet, dans des nombreux marchés de la ville, parmi
l’exposition de denrées africaines dont la plus part restent peu connues des
visiteurs européens, il existe toujours un stand réservé aux guérisseurs et
marchands de fétiches de tous genres et des médicaments traditionnels sensés
guérir toutes sortes de maladies. On y vend des poudres magiques, des plumes
de diverses couleurs, des dents, des griffes et des peaux des animaux féroces
sauvages, des crânes de primates et autres objets bizarres. Les coûts élevés des
consultations dans les hôpitaux et dispensaires de la ville font le bonheur de ces
guérisseurs et marchands de fétiches vers les quels les patients se retournent.